QDN à Aimagues (PI)
Notre Quoi de neuf ? à Aimargues
« Un lieu de parole entre la maison et l’école... une réunion pour dire... »
Une fois par semaine minimum, tout de suite après l’appel (ou avec des CP après le temps des questions diverses pour les rendre disponibles) commence le temps du “Quoi de neuf”.
L’intendant prend les “Y a-t-il des inscriptions pour le quoi de neuf ?” en prenant soin d'alterner fille et garçon et jeunes et plus grands.
L’intendant compte alors le nombre de participants et annonce le temps de parole en appliquant la règle suivante :
Moins de 8 élèves, 1 min 30 s de temps de parole et plusieurs questions.
Entre 8 et 12 élèves, 1 min de temps de parole et 2 questions maximum.
Au-delà, on prévoit un autre Qde9 ? le lendemain.
Le responsable du temps règle alors le chrono sur la bonne durée. L’intendant déclare : “Le Quoi de neuf et ouvert.” Et rappelle les règles :
- On écoute celui qui parle.
- On demande la parole en levant la main.
- On ne se moque surtout pas. On parle avec bienveillance.
- La parole sera donnée au plus petit parleur.
- Les gêneurs 3 fois seront exclus du “Quoi de neuf”
L’intendant donne la parole au premier inscrit qui vient au tableau : “La parole est à ....“
Le responsable du temps déclenche le chrono après avoir obtenu le feu vert en demandant : « Es-tu prêt·e ? »
Les élèves doivent donner des informations claires qui répondent aux questions :
où ? Quand ? Comment ? Et comment cela se finit ?
Je les incite aussi à commencer par “Alors moi je...” ou encore : “Eh bien” plutôt que « Ben moi... »
Le quoi de neuf est un temps surtout consacré à l’écoute : « J’ai le devoir d’écouter et de respecter celui qui parle ». Il faut être très rigoureux et veiller à ce qu’il y ait toujours une réelle qualité d’écoute.
À la fin, du temps imparti, le responsable prévient l’élève qu’il faut s’arrêter en chuchotant : “Termine ta phrase !” ou, s’il s’est arrêté de parler, il peut lui demander alors : “As-tu terminé ?”
L’intendant interroge les autres élèves : “Y a-t-il des questions ? ” puis Y a-t-il des remarques ?”
On peut alors lever le doigt pour prendre la parole (pour poser des questions, donner d’autres informations ou faire des commentaires). Cette règle s’applique aussi aux adultes, maitresse comprise !
L’enfant qui a parlé, donne la parole à ses camarades dans l’ordre qu’il souhaite en essayant de respecter la règle : « La parole sera donnée à ceux qui auront le moins parlé. »
Pour éviter que le Quoi de neuf ne s’éternise, le responsable annonce qu’après le dernier nommé on change de sujet : “Pierre, Paul et après on passe !”
Si le Quoi de neuf intéresse beaucoup d’élèves, je propose de faire une conférence sur le sujet.
Dans ma classe, c’est moi qui assure le secrétariat. Trois raisons à cela :
- Tout d’abord cela donne un petit côté solennel (j’utilise un grand cahier que les élèves peuvent consulter notamment en production d’écrit pour transformer leur quoi de neuf en un récit de vie par exemple).
- L’élève qui parle est obligé de regarder ses camarades (il ne peut pas trouver les yeux de la maitresse...).
- Au cas où quelqu’un n’aurait pas bien compris, c’est moi qui reformule rapidement les propos de l’élève en relisant mes notes.
Juste avant la fin, l’intendant demande s'il y a des questions ou des remarques sur le Quoi de neuf en général. C'est à ce moment que je vais m'autoriser à faire un petit point de syntaxe ou de registre de langue ou tout autre chose (revoir une règle ou la loi...).
À la fin, le responsable clôt la séance en disant : « Le quoi de neuf est terminé ! » ce qui veut dire, nous sommes en classe, nous allons pouvoir reprendre le travail.
Le lendemain, il m’arrive de proposer un “Quoi de neuf.0” qui reprend certains points pour les développer. Notamment, les caractéristiques des villes visitées (nombre d’habitants, superficie, densité, altitude, gentilé, histoire... avec les comparaisons avec notre village ou si c’est une capitale avec Paris), même chose sur les pays... mais aussi les caractéristiques d’un animal, d’une fête, etc. sauf si une conférence sur le sujet a été proposée. Ce quoi de neuf.0 est généralement présenté sous la forme d'un powerpoint à partir duquel je fabrique une fiche que j'imprime et donne en lecture aux élèves.
Il est important de rappeler quelques règles :
Parfois, certains élèves aiment rapporter des bêtises. Le maitre se doit de rappeler les interdits majeurs.
Lorsqu’une nouvelle traumatisante fait irruption dans la classe, il est indispensable de prendre la parole simplement pour dire : « Nous sommes très émus mais nous sommes de tout cœur avec toi, tu n’es plus tout seul... »
Arrivent parfois des histoires fantaisistes. Sans les refuser, on peut renvoyer sur l’élaboration d’un texte libre (différent du récit de vie qui lui est une histoire vraie). J’ai d’ailleurs repris dans ma classe l’idée du « Quoi de rêve ? » de Pierre pour couper court aux éventuelles questions embarrassantes des grands qui repèrent vite ce genre de fabulations.
Utiliser des questions inductives pour favoriser le « je » : « Et toi, qu’as-tu pensé ?... Qu’est-ce que ça t’a fait ?... ». Rapidement, les autres élèves utiliseront à leur tour ce type de questions et d’informations.
La distribution de la parole au temps des questions et des remarques est régulée par un ordre de priorité : d’abord les questions puis les remarques en donnant la parole aux plus jeunes (qui risquent d’oublier) ou à ceux qui n’ont pas encore parlé...
En cas de « gros mots », demander d’éclaircir en précisant les mots exacts : « Qu’entends-tu par là, quand tu dis... ?».
Afin d’éviter que les élèves nous fassent la liste de leurs activités du week-end ou du mercredi, l’intendant leur demande de développer une seule activité en rappelant la règle : « Une chose à la fois » ! Ce qui permet de les recentrer sur un sujet qu’ils estiment intéressant pour être développé. D’ailleurs, très rapidement, les anciens annoncent au début de leur prise de parole une sorte de titre : « Alors moi je vais vous parler de la piscine. Hier, je suis allée... »
Quels apports pour la classe ?
- une qualité d'écoute (spécialement en classe multiâge !) ;
- une habitude de prise de parole devant les autres ;
- quelques petits défauts d'élocution ou de syntaxe corrigés ;
- une multitude de sujets abordés ou revus (en maths, sciences, géo, histoire, etc.) ;
- une mise en valeur de ce que l'enfant fait en dehors de l'école ;
- chez les plus jeunes, cela leur permet de voir qu'ils ne sont pas les seuls à faire certaines activités ;
- ...
Quels en sont les limites ?
Si les élèves n’ont rien de neuf à dire... ce qui est très rare et dans ce cas, pourquoi ne pas s’autoriser un spécial « Quoi de rêve ? »
D’après le Mémento de Pédagogie Institutionnelle de René LAFFITTE Editions Matrice
pp 100 à 105